Bien plus qu’un simple accessoire de mode, la chaussure en dit long sur la personne qui la porte. En véritable pièce d’anthropologie, elle se présente comme un puissant indicateur de son statut social et économique, de son humeur, voire même de l’état de sa libido.
Plus le talon est haut, plus la chaussure est sexy! Pas surprenant, puisque montée sur ses hauteurs, la surface du pied reposant au sol se voit considérablement réduite, provoquant ainsi l’illusion de petitesse. Associé à la vulnérabilité et à la fragilité de la juchée, le petit pied demeure un attrait sexuel certain. C’est peut-être pour cette raison que certaines fashionistas tentent d’enfiler des chaussures d’une pointure inférieure à la leur, ou qu’elles apprécient autant les talons extravagants.
Les designers ont bien compris le phénomène et s’amusent à créer des modèles dont le talon atteint parfois des hauteurs vertigineuses. Les dernières années ont d’ailleurs été marquées par une mode particulièrement exubérante, qu’on s’empressa de nommer « porno-chic», tant les influences et les ressemblances avec l’industrie du sexe étaient évidentes. Ces plateformes et leurs appendices de 15 cm ont envahi les boutiques alors que les consommatrices, bien mal entraînées à porter ce type de chaussures, peinaient à faire le moindre pas.
Combien ont vu la grâce de leur démarche s’effacer dès les premières foulées?C’est parce que le mouvement naturel du pied se trouve entravé par la rigidité et l’épaisseur de la semelle qu’il est si difficile de déambuler avec ces échasses. Seules quelques gazelles habiles et agiles peuvent prétendre les dominer et les porter avec élégance!
Heureusement la tendance s’essouffle, et la saison fait place à une mode mieux adaptée à la femme active et soucieuse de son allure. Ainsi, la semelle à plateau tend à disparaître pour être remplacée par une semelle plus mince et propice à la marche, le bout s’affine et le talon se voit attribuer tous les honneurs. Tantôt abattu, conique, droit, compensé, italien, français ou aiguille, le talon se décline en une variété de formes géométriques, insolites et excentriques. Décoré de pierres, de dorures ou de lanières, il adopte une myriade de couleurs, de matériaux et de textures et, en véritable vedette, se permet toutes les fantaisies!
La fashionista aura donc l’embarras du choix ce printemps et pourra exprimer plus facilement les différentes facettes de sa personnalité.
Et c’est sur ce point qu’il faut insister. Chaque femme mérite qu’on célèbre sa singularité et ses particularités. À force de vouloir suivre les designers ou les manufacturiers pour être «à la page», trop de femmes s’obligent à embrasser les tendances sans prendre en compte leur morphologie, leur âge ou même l’occasion pour laquelle elles achètent leurs chaussures.
Afin d’écarter tout malentendu, il est impératif d’apprendre à accorder son style, sa personnalité et le message que l’on souhaite transmettre au choix de ses chaussures. Car de toute évidence, un stiletto pointu en cuir rouge n’aura ni la même charge émotive, ni la même portée qu’un escarpin noir à bout carré ou une ballerine.
Si le talon haut est un formidable accessoire de mode, il doit servir à rehausser les qualités et les atouts féminins de la porteuse, tout en l’éloignant de toutes formes de vulgarité. C’est pour cette raison que le choix du modèle mérite d’être soigneusement réfléchi, mais plus encore, que «la bête» doit être domptée. Et c’est en adoptant une posture adéquate, en maîtrisant sa démarche et en déployant une attitude gracieuse et assurée que la femme pourra vraiment faire valoir les subtilités de sa féminité.
Rien n’est plus envoûtant qu’une femme élégante, débordant d’assurance, juchée sur des talons hauts!
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