On écrase 3 fausses croyances sur le sexe
On pourrait dire que les années passées à l’université auront été formatrices, ponctuées par des remises en question, par des crises d’identité légères (avouez que vous, aussi, en avez eu une!), et – heureusement plus agréable – par l’exploration sexuelle. Mais de nos jours, quelles croyances gouvernent nos relations amoureuses et comportements sexuels? Sont-elles basées sur les comédies romantiques hollywoodiennes ou sur de véritables faits? Et quel est l’impact de ces connaissances – ou du manque de connaissances –sur le bien-être et la santé globale?
Les condoms Trojan, en collaboration avec le Sex Information and Education Council of Canada (SIECCAN), ont réalisé une étude auprès de 1 500 étudiants universitaires à travers le Canada à ce sujet. Alors que le sondage révèle que les étudiants prennent leur santé sexuelle à cœur et disent avoir des relations sexuelles agréables, il met aussi en lumière des comportements sexuels déconcertants, pour lesquels un manque d’éducation sur la santé sexuelle pourrait partiellement être responsable. Plus bas, on explique trois mythes sexuels communs qui circulent sur les campus (et au-delà), pour enfin mettre les pendules à l’heure.
Mythe #1: le VIH est l’infection transmise sexuellement la plus commune au Canada.
Fait: Le VPH, ou le virus du papillome humain est l’infection transmise sexuellement la plus commune au Canada, suivie de l’herpès génital. Par contre, comme le suggère l’étude, les jeunes ne seraient pas au courant de ce fait, 56 % des étudiants sondés y ayant appris cette statistique pour la première fois. Bien que plusieurs des individus actifs sexuellement (presque tous) aient déjà contracté ou contracteront le VPH à un moment ou un autre de leur vie, dans plupart des cas, l’infection disparait d’elle même, les gens infectés ignorant souvent le fait qu’ils en souffraient. Cela dit, certains types de VPH peuvent engendrer le cancer du col de l’utérus, de là l’importance d’avoir des rapports protégés.
«Les taux d’infections transmises sexuellement sont élevés chez les jeunes adultes, et les résultats de cette étude démontrent clairement qu’il reste beaucoup de travail à faire pour encourager les jeunes à mieux se protéger, non seulement contre les grossesses non désirées, mais surtout les ITSS», affirme Alex McKay, docteur et coordonnateur de recherche au SIECCAN.
Conclusion: Le fait d’utiliser un condom à chaque fois que vous avez des rapports, du début à la fin, réduit grandement le risque de contracter une ITSS. Cela, puisque plusieurs ITSS sont asymptomatiques, que les cliniques ne font des tests que pour le VIH et la chlamydia (à moins de demander le dépistage des ITSS courantes, et de payer), et qu’un test doit être repassé fréquemment.
Mythe #2: le sexe avec un condom diminue le plaisir sexuel.
Fait: L’étude a démontré que le plaisir sexuel ressenti chez les hommes et les femmes engagés dans différents types de relations, à l’exception des femmes en relation stable, ne différait pas de façon significative entre ceux qui utilisaient un condom et ceux qui n’en utilisaient pas. Autrement dit, les condoms ne diminueraient pas le plaisir.
«Certains jeunes ont en tête que d’utiliser un condom réduira le plaisir sexuel», lance Robin Milhausen, docteur et professeur associé à l’université de Guelph, qui a aidé à analyser les données de l’étude. «Il peut être sexy d’utiliser un condom. Son utilisation ne nuit pas au plaisir sexuel, et permet de démontrer son respect pour son partenaire.» Malheureusement, l’étude démontre que seulement un peu plus de la moitié des étudiants (51 %) ont utilisé un condom la dernière fois qu’ils ont eu des rapports sexuels, ce qui signifie que l’usage du condom est moins répandu qu’espéré. Cela étant dit, seulement 10 % d’entre eux ont affirmé qu’ils n’utilisaient aucune protection, ce qui vient contredire une autre fausse croyance: que les jeunes ne se protègent pas.
Conclusion: «Il est primordial que l’éducation sexuelle mette l’emphase sur les façons dont le condom peut être sexy, agréable et amusant», propose Milhausen.
Mythe #3: Les rapports sexuels occasionnels augmentent les risques d’attraper une ITSS.
Fait: Contrairement à la croyance populaire, selon l’étude, c’est dans les cas de monogamie en série, et non de rapports sexuels occasionnels, que les taux d’ITSS sont les plus élevés chez les jeunes. Tel que Milhausen l’indique, «l’amour, la confiance et l’intimité sont le coup mortel à l’utilisation du condom.» Pourquoi? Deux personnes qui sont en amour et engagés sentent qu’ils n’ont plus besoin d’utiliser des condoms. Par contre, ces mêmes jeunes sont plus susceptibles de se protéger, même lorsque la drogue et l’alcool s’en mêlent, lorsqu’ils ont des rapports sexuels occasionnels avec quelqu’un qu’ils ne connaissent pas très bien.
«Le risque est présent avec les gens qu’on connaît bien et qui nous tiennent à cœur», poursuit Milhausen. Parmi les conséquences négatives du sexe non protégé chez les monogames en série, la chlamydia non diagnostiquée, l’une des infections transmises sexuellement les plus courantes, qui est une des causes éminentes de l’infertilité chez les femmes.
Bien que l’étude démontre que les étudiants considèrent le condom comme une forme de contraception plutôt que comme une forme de prévention des ITSS, ce qui rendrait plus fréquents les rapports non protégés chez les gens en relation stable, les experts suggèrent qu’il y a que d’autres raisons qui expliquent cette tendance. Notamment, le haut taux de chlamydia asymptomatique et de gonorrhée et la fatigue du sexe protégé (le fait de devenir plus négligent si on a été actif sexuellement sans vivre de conséquence négative). De plus, le gouvernement mettant l’emphase sur la prévention du VIH en ciblant les groupes davantage à risque (les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, et les utilisateurs de drogue), a eu pour conséquence de faire sombrer dans l’oubli l’éducation par rapport aux autres ITS. Tel que l’explique McKay, «une série d’ITSS (le VPH, la chlamydia, la gonorrhée, l’herpès génital) sont beaucoup plus courantes, plus particulièrement chez la population des 18-24 ans, que ne l’a jamais été le VIH, mais certaines personnes n’ont jamais même entendu parler des ITS les plus communes.»
Conclusion: Bien que les étudiants savent que les condoms sont extrêmement efficaces en termes de contraception et les utilisent pour cette raison, ils devraient également savoir que le VIH et les autres ITSS demeurent un problème de santé sérieux. Conséquemment, ils devraient se rappeler d’utiliser une double protection (un contraceptif et le condom), plus particulièrement si en relation stable. Subir un test de façon régulière est important, surtout puisque, selon McKay, la plupart des étudiants auront des relations stables durant leurs années universitaires.
Bien que l’étude de Trojan/SIECCAN sur la santé sexuelle met en lumière des faits troublants en lien avec le manque de connaissances sur la santé sexuelle des étudiants, la responsabilité de remplir cette lacune ne devrait pas seulement retomber sur le gouvernement, les écoles et les spécialistes de la santé. Le fait de parler aux enfants de façon ouverte à propos du sexe et d’encourager les jeunes, plus particulièrement les jeunes femmes, à prendre leur santé sexuelle en main (acheter des condoms elles-mêmes, négocier leur utilisation avec leurs partenaires), sont quelques-unes des façons de s’assurer que les 18-24 ans se protègent, et préservent ainsi leur santé sexuelle et reproductive.