Trop gros, trop petit, trop mou, trop croche, trop mince, trop long, trop ceci ou pas assez cela. Le pénis se retrouve, à son tour, au banc des accusés. Les études concernant cet organe résolument masculin se multiplient et les complexes s’installent solidement chez les hommes.
Règles à la main, les mesures sont prises et comparées. «Comment est mon engin docteur ? Suis-je normal ? »
Jusqu’à récemment, les femmes ont toujours joué de la diplomatie en ne faisant que rarement paraitre leur étonnement, leur déception ou même leur crainte réelle face à ce membre arrogant et impétueux. Peu importe son apparence, sa taille ou sa forme, la rondeur de son chapeau ou la courbe de son élan, les femmes l’ont accepté tel quel et sans trop rechigner. Délicatesse oblige, elles ne souhaitaient certainement pas blesser l’égo de leur partenaire. Le pénis étant le centre de leur univers, le critiquer ou remettre en question son esthétisme reviendrait à contester leur virilité.
C’est ainsi que nous chuchotons à vos oreilles : « Ne t’inquiète pas mon chéri, il est parfait… »
Eh bien, laissez-moi vous dire, Messieurs, que nous vous avons gentiment camouflé la vérité, depuis le début. Il est temps de vous avouer ce qu’il se passe dans nos têtes à la vue de votre membre, quand tombe le pantalon :
La taille
Deux choses nous importent : la longueur, certes, mais aussi la largeur. Même si notre intérieur sait se mouler à votre présence par la contraction naturelle de nos muscles vaginaux, il n’en demeure pas moins que nous aimons nous sentir pleines et bien remplies! Un pénis très long et mince n’a rien de plus séduisant qu’un tout petit boursouflé. Si le minuscule nous ennuie, le gigantesque risque fort de nous faire souffrir.
La courbe
Tire-t-il à gauche ou tire-t-il à droite? L’allure générale et la posture de ce phallus est d’une haute importance. Tout comme la courbe des reins chez une femme est un atout qui plait généralement aux hommes, un pénis bien droit plait davantage à la gent féminine. Cette préférence tombe sous l’évidence car, là où vous l’introduisez, le chemin n’est ni sinueux, ni zigzagué ! Tout comme un avaleur de sabres ne souhaiterait jamais engouffrer une serpe, nous préférons aussi l’objet bien discipliné même si une légère incurvation permet de titiller ce point qui nous fait parfois jaillir de plaisir.
Le garde-à-vous
Si nous trouvons amusant, voire même excitant de sentir le sang affluer vers votre extrémité entrainant un durcissement certain, nous tenons à constater puis savourer l’aboutissement du processus. Le «entre chien et loup», le «entre mi-figue mi-raisin», le «à peu près» ou le « presque» ne nous convient pas. Dans notre tête, la robustesse et la dureté sont synonymes de désir. Il est donc certain qu’une bandaison molle et dépourvue de conviction ne saura réveiller notre empressement.
Le gland.
Il est un indicateur de la personnalité de votre queue. Ronde, pointue ou carrée, cette tête chercheuse doit s’harmoniser avec le missile. Trop gonflé, on dirait un casque de combattant. Trop effilé, il manque de panache. Ce qu’on aime dans tous les cas, c’est qu’il soit doux comme une peau de pêche.
La couleur
Outre les origines ethniques, la couleur peut varier de manière assez surprenante. Sous l’impulsion du moment, le gland qui se colore de rose, de rouge ou de violacé peut certainement afficher des tons bien différents que celui du cylindre. On préférera tout de même une certaine harmonie de l’ensemble avec des tons à peu près uniformes et loin des bizarreries bariolées.
La couronne
Parfois bien imposante, parfois très discrète, elle nous fait sourire car elle donne au pénis des allures de champignons. Portobello, Pleurote, Crimini ou Shiitake ? Finalement, à propos de cet élément, nous faisons rarement la fine bouche!
Le prépuce.
Certains réclament l’excision systématique de cette peau qui emprisonne parfois un fumet de poisson pourri. La circoncision serait même un critère de base pour beaucoup de femmes, lorsque vient le temps de choisir un partenaire. Cette tendance, assez récente, provient sans doute des images de membres lisses et sans replis que l’on retrouve dans la pornographie contemporaine. Mais sincèrement, une fois en érection, difficile de repérer celui qui ne serait pas passé sous le bistouri. Même que cette petite membrane faciliterait les va-et-vient manuels! Shar pei ou pas Shar pei ? Le débat continu.
Le parfum
Oui, il y a encore des hommes qui ignorent que femmes ont le sens de l’odorat particulièrement développé. Il parait même que certaines femmes choisissent instinctivement leur partenaire grâce à leur nez. Il serait donc grand temps que la savonnette fasse le tour complet…complet du propriétaire !
Ce n’est pas tout
Au risque de vous surprendre, le sujet qui nous intéresse ne fait pas cavalier seul. Certains attributs de l’anatomie masculine servent résolument de rôles de soutien à notre vedette. Ainsi, à la vue de votre dard, notre œil s’amuse, divague et se balade tantôt vers le haut, tantôt vers le bas. Cherchant à apprécier tous les éléments qui l’encadrent, notre regard curieux et indiscipliné ne saurait ignorer les bijoux de famille, la courbe des fessiers, le dégradé subtil du bas-ventre ou la douce ligne menant au paradis. Car il faut savoir : tout ce qui entoure votre spécimen a un impact certain sur notre gourmandise.
En conclusion
Que vous soyez dotés d’un petit gâteau ou d’un salami, d’une flèche, d’un cactus, d’une griffe, d’un boomerang, d’une vis, d’une flûte, d’un barillet ou d’un gond, votre pénis est résolument unique. Et même si vous ne rencontrez pas les canons de beauté esthétique qui nourrissent l’imaginaire érotique des femmes, soyez rassurés; votre amante continuera sans doute à chuchoter langoureusement ses petites menteries réconfortantes à votre oreille.
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