Du sexe, des pulsions, de l’émotion. Une histoire du jeudi qui donne chaud dans le ventre. Une histoire pour adultes consentants que vous lirez possiblement sur votre cellulaire à l’abri des regards…ou en tête-à-tête avec votre partenaire question de faire monter la température, peut-être? Faites-vous donc plaisir.
Comme à tous les jeudis en fin d’après-midi quand les trois-quarts du bureau ont déjà quitté ou sont encore en réunion, Valérie attend patiemment Michael dans les toilettes des filles. Parfois un peu à l’avance, parfois à l’heure, mais souvent en retard, Michael se pointe le nez derrière la porte de la troisième toilette à gauche. Il prend toujours le temps de coller une feuille 8 ½ x 11 où il est inscrit à la main : « Toilette défectueuse » Jamais les mots ne sont tapés à l’ordinateur, jamais la feuille n’est de la même couleur, jamais le mot défectueux n’est orthographié de la même manière. « Déffectueuse ». « Défecteuse ». Valérie espère sincèrement pour lui que ce geste le rassure, car pour elle, il est complètement inutile. Il sert plutôt à attirer l’attention des possibles utilisateurs de la toilette. Ou est-ce une tactique médiocre de Michael pour simuler l’écriture d’un employé du service sanitaire. Si c’est le cas, Valérie considère l’idée trop simplette et remplie de préjugés. Enfin.
Après avoir pris le soin de coller cette feuille sur la porte, Michael pénètre dans la toilette et sert un des sourires les plus cheap de l’histoire de l’humanité à Valérie, qui depuis le temps n’en fait peu de cas. Car cela fait maintenant 3 mois que ce jeu se poursuit de semaine en semaine sans que personne daigne se retirer. Personne ne prend vraiment son pied, personne n’ose amener la chose à un autre niveau. Il baise dans les toilettes de leur bureau. Point. Leur relation s’en tient qu’à cela.
Une fois la porte refermée et le sourire offert, Michael se jette sur Valérie. Généralement, elle est assise sur un bord du couvercle de la toilette. Il la lève alors et la colle contre lui pour lui servir un french digne de l’endroit, juste assez de bave et pas assez de langue. Heureusement, ça ne dure que quelques secondes car pour Michael ce n’est qu’une formalité, un peu de politesse, car le but de l’exercice c’est la baise. Valérie est consciente de cela, elle sait Michael très méthodique et réfléchi. C’est d’ailleurs lui qui a élaboré ce «coquet» plan un soir de beuverie. Le jeudi suivant, ils s’étaient finalement retrouvés les deux à l’endroit prescrit et avaient mis en marche leur plan aussi simplement.
Après les décevants préliminaires, Valérie retire sa jupe et Michael son pantalon. Ce dernier plie sommairement les deux morceaux ensemble et les déposent sur le réservoir de la toilette. À chaque fois, Valérie ne peut s’empêcher de penser à l’état de sa jupe après coup et de déplorer l’allure de Michael dans ses bas à mi-mollet et ses chaussures polies.
Chose faite, Michael s’empresse d’accoter Valérie contre une des parois et de lui pénétrer sa verge déjà bien bandée par derrière. Valérie se dit que pour bander quasi automatiquement il doit bien lui trouver un je-ne-sais-quoi d’attirant. Une pensée qui lui permet d’aller au bout de l’opération.
En général, Michael arrête sec son va-et-vient en Valérie au moins 3 fois pour écouter les bruits louches qui pourraient être le signe d’une âme perdue qui cherche à se vider la vessie. Lorsque c’est le cas, Michael a tendance à maudire cet appareil urinaire dans sa barbe tout en mettant une main sur la bouche de Valérie. Geste qui est loin de l’insulter. Elle tente plutôt d’y trouver une forme d’excitation question de se remettre dans le bain une fois que l’âme perdue ait quitté les lieux.
Vers la fin du processus, Valérie s’attriste souvent du fait que Michael n’a jamais vu ses seins. Ses si beaux seins. Il les a bien tripoter, triturer, pincer, mais il n’a jamais pris le temps de les regarder, lécher, sucer. Et cette idée, lorsqu’elle lui vient à l’esprit, ne lui donne qu’une envie, tout arrêter, déboutonner son chemisier sous le regard angoissé de Michael de se faire surprendre, lui poser de force la bouche sur ses seins et une fois rassasiée quitter les lieux topless. Oui, c’est bien de cela dont elle a envie. Mais d’ordinaire, à ce moment précis, les coups de bassin de Michael ont pris une telle ampleur qu’ils perdent l’équilibre et Valérie se retrouve les deux mains sur le réservoir des toilettes, la face vis-à-vis le bol. D’ordinaire aussi, elle réussit, sans vraiment comprendre comment, à flusher par mégarde la toilette, recevoir une belle petite pluie d’eau au visage et un beau juron de la part de Michael qui croit qu’un flushage en règle dans les toilettes d’un bureau peut soulever la suspicion d’un étage presqu’entièrement vide. Enfin.
La séance se termine plutôt toujours de la même manière. Deux mots. Coït interrompu. Michael se retire, vient sur les fesses de Valérie et voilà le beau travail accompli. Michael, encore par soucis de politesse, prend un peu de papier de toilette et le remet à Valérie pour qu’elle s’essuie. Celle-ci lui sert son sourire le plus fake du monde tout en le regardant remettre son pantalon puis décoller la feuille 8 ½ x 11 de la porte. Michael quitte toujours en lui faisant un joli p’tit clin d’œil rappelant à Valérie cette pseudo complicité du tonnerre qu’ils partagent. Il arrive quelques rares exceptions, où Michael incertain de laisser Valérie sur une bonne note, resurgit dans la toilette pour lui donner un ultime french, habituellement plus long que le premier, et étonnement plus habile. Ce qui laisse souvent Valérie perplexe et mais aussi frustrée.
À ce stade-ci, Valérie n’a souvent pas eu la chance de venir. Elle prend un moment pour poser du nouveau papier de toilette sur le bol et s’y assoit le plus confortablement possible pour se masturber tant bien que mal. Il le faut bien, sinon elle resterait frustrée trop longtemps et risquerait de mettre en péril leur plan c**.
Une fois venue, Valérie se rhabille tranquillement et sort de la troisième porte à gauche sans jamais regarder en arrière.
-Vanity Dietrich