L’un ne va pas sans l’autre. Mais l’appel des sens dans l’exercice de la sexualité humaine n’est pas si brut, indigène et spontané qu’on pense. Parce que cet animal-là, mâle ou femelle, a depuis longtemps amendé les lois de la nature.
T’as vu ?
Le sens essentiel, du moins celui auquel l’être humain aurait le plus de mal à renoncer. Mais en matière de sexualité, la vue semble être le moins important des sens. Il fait parfois échec à la sexualité, il distancie l’autre, incite à porter des jugements, à faire des analyses tout en empêchant de ressentir. Car les carburants du désir, la pornographie et les messages visuels explicites, n’auraient pas l’impact escompté chez la femme.
La pornographie les rend mal à l’aise et les dérange surtout à cause des effets provoqués chez leur conjoint. Malgré ce que disent les femmes, elles sont aussi sensibles que les hommes aux stimuli visuels. Elles sont cependant de différentes observatrices. Elles absorbent la scène globale, l’atmosphère, le scénario et peuvent en retirer une stimulation aussi grande que celle attribuée aux hommes. Les stimuli visuels qui font craquer les femmes sont donc plus suggestifs qu’explicites, plus subtils que flagrants. Les femmes ne sont pas autant stimulées par les scènes de sexe que les hommes. Elles sont excitées par tout ce qui les précède, la tension qui résulte de l’anticipation entre les personnages. Il faut dire que la nudité complète et la provocation flagrante n’excitent pas la plupart des femmes.
C’est touchant !
Le toucher est le sens le plus important pour les femmes, alors que les hommes utilisent plutôt la vue. La femme exprime sa sensualité par la réception du toucher. Dans les couples, c’est l’homme qui caresse et la femme qui reçoit et requiert les caresses. C’est un désir puissant que celui qui pousse à exiger les caresses; un désir qui alimente d’ailleurs l’industrie des produits d’hygiène corporelle : on veut offrir une peau plus douce, plus propre et, par conséquent, caressable. Qui oserait affronter un(e) nouvel(le) amoureux(se) sans un corps peaufiné ?Les hommes ont moins besoin d’être touchés alors que les femmes en veulent et en redemandent. Elles préfèrent les caresses (pas nécessairement aux organes génitaux) et les longs effleurements. La sexualité des hommes se manifeste différemment de celle des femmes. L’homme va ainsi rapidement caresser les organes génitaux de sa partenaire car c’est ce qu’il préfère. Pour les femmes, la sensualité et la sexualité ne font qu’un alors que c’est l’inverse pour les hommes.
Ouïe, ouïe, ouïe…
Il y a la musique lascive et suggestive qui accompagne souvent les ébats. Mais le plus puissant carburant de l’érotisation auditive c’est le souffle plus court et plus rapide, du (de la) partenaire. Les bruits de l’amour excitent ! Plusieurs personnes préfèrent fermer les yeux et se laisser transporter par le son plutôt que l’image quand elles regardent un film érotique. Ça les bouleverse davantage. Il suffit d’entendre le célèbre «Je t’aime moi non plus» de Gainsbourg pour comprendre que certains sons s’avèrent dangereusement universels. Il y a les sons… et les mots; ceux de l’amant qui admire, réclame, exprime sa jouissance; ceux de l’amante, qui sous-entendent. Un autre problème important entre les hommes et les femmes lorsque vient le moment de parler de sexe, c’est que les deux sexes ne fonctionnent pas verbalement de la même façon. Les hommes vont droit au but alors que les femmes aiment parler du processus, de ce qui mène vers ce but. Les hommes veulent une solution alors que les femmes veulent discuter du cheminement. C’est pourquoi les hommes prétendent que les femmes parlent trop et qu’elles tournent autour du pot.
Ça sent bon !
Le nez jouit de privilèges insoupçonnés. Il est le seul organe du corps criblé de terminaisons nerveuses directement exposées à l’air. Il capte donc toutes les informations olfactives avec une rapidité que doivent lui envier les autres sens. Sa position stratégique dans l’anatomie humaine lui permet également d’expédier ses messages directement au cerveau, son voisin. En fait, l’odeur corporelle est une signature unique qui fait partie intégrante de l’être. Si nous ne nous »sentons« plus, il suffit de l’absence de l’être aimé pour nous rappeler l’importance de son odeur. Quelle personne n’a pas blotti son nez dans l’oreiller de son amoureux(se) pour le (la) retrouver en souvenir ? La configuration nerveuse du nez est reliée de façon directe au centre de la mémoire, un point très précis dans le cerveau. Voilà ce qui explique l’incroyable mémoire du nez. Grâce à l’odorat, le nez nous transporte dans un monde de rêves ou de souvenirs très nets à la moindre perception olfactive. Il suffit de croiser un inconnu qui porte le parfum d’un(e) ex pour être troublé(e) et se remémorer des bons moments du passé. Car le nez est un historien bien peu objectif qui choisit de ne répertorier que les souvenirs agréables.
Le goût… et le goût !
C’est le sens le moins interpellé par le protocole sexuel. Il n’est pas moins important. Après tout, il faut goûter la peau, les cheveux, les doigts… Certains points du corps sont salés, d’autres sucrés. C’est une autre façon de découvrir le corps de l’autre que d’en identifier les caractéristiques de goût. Puis il y a l’alcool qui éveille, stimule, détend s’il est pris en petite quantité. Les opinions diffèrent quant aux aliments aphrodisiaques. Certains croient d’emblée que les huîtres, le gingembre et le poivre de Cayenne vont les rendre plus folichons. Mais c’est la saveur du miel qui serait susceptible d’attiser la flamme. Avant Jésus-Christ, Hippocrate en prescrivait pour accroître l’énergie sexuelle. Il y a plusieurs siècles, les nouveaux mariés buvaient des décoctions de miel. Et que dire du terme »lune de miel« ? C’est assez pour croire au pouvoir des »becs sucrés« ! Mais le véritable aphrodisiaque, c’est l’atmosphère chaleureuse d’un bon repas. Peu importe les aliments servis, c’est un moment de grande intimité. C’est d’ailleurs pourquoi certaines personnes sont souvent plus intimidées de prendre un repas avec un(e) inconnu(e) que de faire l’amour avec lui (elle) pour la première fois. On mange comme on baise : avec appétit ou avec réserve, avec excès ou avec modération. On doit donc se préoccuper de la manière dont on nous perçoit à table. Bon appétit…
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