On aura beau préconisé la liberté, l’autonomie, pour l’amour de l’amour, on est prêtes à tout! La dépendance affective n’est pas un malaise qui se déclare ouvertement du jour au lendemain. Elle s’immisce sournoisement dans notre quotidien, au rythme des contraintes, des doutes et des causes d’insécurité. Mais il existe des indices qui vous mettront la puce à l’oreille, des comportements-type de dépendance qui devraient vous inciter à réviser la dynamique de votre relation.
1. Le besoin de contact constant
Le téléphone est votre meilleur ami! Mais s’il ne sonne pas, qu’il se borne au silence, ou que son cousin au bout du fil vous renvoie un timbre incessant, il peut devenir votre pire ennemi. Ceux et celles qui souffrent de dépendance affective ont besoin de rester en communication presque constante avec l’objet de leur obsession. Et s’il leur est impossible de le rejoindre, par le téléphone surtout (cet instrument de gratification instantanée), ils ne peuvent plus fonctionner, se concentrer sur leurs autres activités. Il faut qu’ils puissent prévoir les moindres activités et déplacements de l’autre, et lorsque celui-ci manque à l’appel, c’est la panique!
2. Tout ou rien: C’est l’amour fou, la plus grande passion
Mais dès que quelque chose cloche, c’est la catastrophe! On se dit prêt à opter pour la rupture à la moindre provocation. Et tout ce qui déroge un tant soit peu de nos habitudes constitue une telle provocation. C’est bien normal, ce sont d’irréductibles passionnés qui souffrent le plus de la dépendance affective. Ces gens investissent tant d’énergie et d’espoirs dans cette aventure qu’ils sont constamment en état d’alerte. Il en faut donc bien peu pour éveiller des soupçons. D’ailleurs la relation devient tellement tendue et misérable que la fin est presque souhaitable. On a presque envie d’achever cette union qui nous fait tellement souffrir. Et toutes les raisons sont bonnes.
3. Vivre à travers l’autre
Un des symptômes les plus probants est un manque flagrant d’intérêt pour sa propre vie. Soudainement, tout ce qui importe, c’est l’autre, SA vie, SA carrière, SA réussite, SON bonheur. Mais c’est là une forme bien tordue d’altruisme puisque ce don de soi a pour seul but d’attacher l’autre. On est bonne et généreuse au point qu’il ne pourra plus jamais se passer de nous; c’est ça la motivation derrière cette inexorable charité. Celle qui souffre de dépendance affective vit donc la vie de son amant, par intérim, et c’est pourquoi sa relation devient si primordiale. Si elle le perd, elle perd également l’essentiel de sa vie.
4. Acheter le privilège d’être aimée
La plupart des gens qui se retrouvent dans ces relations de force sont des néophytes en amour, ou du moins des amoureuses en manque de pratique. Après plusieurs années de célibat, on en vient à croire qu’on ne sera plus jamais aimé. Alors, lorsque le sauveur se présente, on est prêt à payer le prix de son amour, quel qu’il soit, comme si notre amour en réciproque ne constituait pas un échange équitable. Le prix de la dépendance se comptabilise donc en dollars, tout autant qu’en peines. On paye littéralement (loyer, repas au restaurant, cadeaux, argent prêté sans intérêt) cet amour qu’on croit ne pas mériter. Et ça, c’est pathétique!
5. Derrière tous les grands hommes…
Il y a une femme prête à s’oublier pour appuyer sa star, et vice versa. Car la dépendance affective se manifeste également par un besoin de s’effacer, de ne pas nuire ou déranger, encore et toujours pour ne pas déplaire. Cela découle évidemment de l’idolâtrie de l’autre, et du désir profond de ne pas entrer en compétition avec lui — ou elle (on a tendance à oublier que certains hommes souffrent aussi de dépendance affective). En amour, il y a lieu de s’efforcer de réussir pour rendre l’autre fier de notre succès. Mais pas dans ces couples où la relation de dominance est aussi claire. Mais cette règle tacite n’est pas imposée par l’élément fort du couple mais plutôt par celui ou celle qui choisit de s’effacer, pour ne rien risquer.
6. Au diable, la dignité
C’est fou comme on se libère de toutes nos inhibitions lorsque l’intégrité du couple est en jeu! Mais dans les cas de dépendance affective, l’ego s’éclate encore plus. On n’hésite pas à recourir aux larmes, aux cris, aux menaces, à la crise en bonne et due forme, bref aux pires bassesses pour attacher l’autre, pour garantir sa fidélité ou tout simplement sa disponibilité. Des gens qui étaient d’une rigueur exemplaire se retrouvent parfaitement abattus et diminués par ces relations profondément malsaines. Lorsqu’on laisse son amour-propre de côté pour l’amour de l’amour, on ne récolte rien de bien bon.
7. L’énergie du désespoir
C’est inouï comme on se trouve des ressources lorsqu’on est prise de panique amoureuse! Si l’imagination est souvent la cause de nos conflits (lorsqu’elle se laisse emporter par des indices bien vagues et qu’elle réussit à nous convaincre des pires allégories, par exemple), elle est aussi fort fertile quand vient le temps de trouver des stratégies d’attaque ou de défense. On concocte les plus habiles scénarios pour enquiquiner l’autre, pour s’assurer de sa présence lors d’une soirée ou pour le convaincre de nous suivre. C’est incroyable comme le désespoir inspire l’astuce!
8. Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais! En fait, elle ferait n’importe quoi pour lui. Et ce serait pour elle une bien piètre pitance à verser si cela pouvait garantir son amour. Mais vraiment n’importe quoi! Des femmes ont même abandonné la garde de leurs enfants pour ne pas déplaire à leur nouvelle conquête. D’autres ont changé leur alimentation, leur garde-robe, ou effectivement la couleur de leurs cheveux. Et elles l’ont fait avec plaisir. Jusqu’au jour où elles ont constaté qu’elles avaient fait tout ça pour rien. Et qu’elles se retrouvaient quand même seules, avec un capillaire ravagé par les décolorants et seulement des tomates dans le réfrigérateur.
9. Le phénomène d’isolement
Tout bon rapport de dépendance implique un certain niveau d’isolement. Et c’est le sujet dépendant qui provoque ce retrait du monde. Pourquoi? D’abord pour protéger son illusion de bonheur, pour se rendre encore plus indispensable à l’autre et surtout pour ne pas lui laisser l’opportunité de trouver mieux et de s’évader. D’ailleurs, il s’agit là d’un des premiers et principaux symptômes de ce problème: il ou elle laisse ses amis, ses parents, sa vie de côté. Il ou elle concentre tous ses efforts et toute sa disponibilité sur sa nouvelle (ou moins nouvelle) passion. Il n’est donc plus disponible pour la bière hebdomadaire avec les copains. Elle n’a plus le temps pour ses cours d’espagnol. C’est l’amour, seulement l’amour!
10. Aimer pour deux
Même confronté(e) à l’infidélité, au flagrant désintéressement de l’autre, elle/il demeure convaincu(e) que la relation est possible, qu’elle/il l’aime assez pour deux, comme le dit le cliché, et qu’il/elle apprendra à l’aimer, avec le temps. Et il faudra bien du temps et des épreuves pour qu’elle parvienne à accepter que l’amour n’est plus possible et qu’il vaut mieux pour tout le monde qu’elle capitule. Entre-temps, elle s’accroche désespérément à de futiles indices de tendresse et réussit à se convaincre que les choses rentreront dans l’ordre. C’est sans doute la phase la plus pénible, mais c’est aussi le début d’une fin salvatrice.
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