On les sent arriver tout doucement et puis, boum! Voilà qu’elles nous accompagnent pendant les prochains 4 à 7 jours (joie). Les menstruations; rien de plus naturel, n’est-ce pas? Reste que nombreuses sont les femmes qui – consciemment, ou pas – en ont le dédain, les redoute voire, les inhibe complètement. Pourquoi gênent-elles autant, les ragnagnas?
Pourquoi autant de malaise face à ce phénomène féminin? Parce qu’aujourd’hui encore, beaucoup d’ignorance et de honte émanent du sujet. Parce qu’on en parle très peu. Après tout, il n’y a rien de glamour là-dedans! Aussi bien causer d’orgasmes, de petits pots et des dernières lubies des fashionistas. Parce que, dans une société d’apparence où le culte du beau l’emporte, où les rides, les vergetures, les poils et le sang n’ont pas leur place sur nos corps qui ne devraient pas vieillir, c’est trop…naturel et imparfait, voilà tout.
Entre les douleurs, les sautes d’humeurs, les vêtements qu’on tente de rescaper et les rages de bouffe qui semblent ne plus finir, disons-le franchement, ce n’est pas le moment du mois où l’on brille de mille feux. Reste qu’en privé, on s’y fait, tant bien que mal. En public par contre, c’est là que ça se gâte! Difficile de faire face à des «non, mais qu’est-ce qui te prend aujourd’hui? Ça y est, tu es en SPM?» sans se sentir vaincue.
Pourquoi avons-nous autant de difficulté à avouer qu’elles puissent parfois rendre notre quotidien plus difficile? Qu’elles nous rendent plus émotives? Après tout, les règles font partie du quotidien de la moitié de la population et nous accompagneront pendant en moyenne, 40 années. Qua-ran-te ans!
Cachez ce sang que je ne saurais voir!
Si le rejet des règles est encore aussi puissant en 2015, ne cherchez pas bien loin. Feuilletez un magazine. Allumez votre téléviseur. Les publicités associées à la vente de produits hygiéniques quasi toutes basées sur la honte y sont pour beaucoup. On y voit généralement une femme (en pantalon clair, évidemment…) scrutant son arrière-train avant de se précipiter en vitesse vers la salle de bain la plus proche pour enfin nous présenter le produit méga-ultra-absorbant qui nous épargnera des fuites embarrassantes. Alléluia!
Non mais… on ne camoufle pas notre rouleau de papier hygiénique, alors pourquoi avons-nous au fil des ans, perfectionné autant de techniques dignes du FBI dans l’optique de dissimuler notre attirail d’urgence féminine? Manche de blouson, petite poche du sac à main, entre le mollet et une botte haute peut-être? Votre petit truc à vous à l’école, c’était lequel?
Mais c’est qu’elles s’immiscent aussi en plein cœur de nos ébats amoureux! Outre les prises de tête avec chéri (blâmons les hormones), il y a souvent le désir lui, qui est à sont point culminant, comme pour faire exprès (remercions les hormones). Entre pudeur et tabous, excitation bonifiée et curiosité, elles compliquent bien souvent les choses. Profiter de cette période où le désir est au top ou mettre sa vie sexuelle en parenthèses l’espace d’un instant par peur de dégoûter notre bien-aimé ? Et si on lâchait prise, tout simplement?
Il est plus que temps de faire sauter ces tabous stupides. Avoir ses règles est signe de bonne santé et preuve que notre corps fonctionne normalement. Pourquoi avons-nous à devoir gérer cet inconfort avec autant de pression? Pour qui le faisons-nous vraiment?
Redéfinissons nos «règles», voulez-vous?